FAQ

Est-ce que les problèmes d’hyperphagie apparaissent dès la naissance?

Non. Du fait de leur hypotonie, les nourrissons atteints du syndrome de Prader-Willi n’ont pas la force de téter suffisamment pour prendre du poids. Ils doivent fréquemment être nourris par sonde pendant plusieurs semaines, jusqu’à ce que leur tonus s’améliore. Ce n’est que par la suite, généralement entre 18 mois et 4 ans (mais parfois bien avant) que se manifeste une absence de satiété. Après des mois pendant lesquels la prise de poids a été problématique et a nécessité toute leur énergie, les parents sont généralement heureux de voir leur enfant s’alimenter enfin normalement et ne décèlent pas les premiers signes d’obésité.

Est-il possible de contrôler l’alimentation des personnes atteintes du syndrome de Prader-Willi ?

Aucun médicament visant à réduire l’appétit n’a fait la preuve de son efficacité. La plupart des personnes atteintes du syndrome de Prader-Willi devront donc suivre toute leur vie un régime hypocalorique et vivre dans un environnement où l’accès à la nourriture sera contrôlé plus ou moins sévèrement. C’est ainsi que certaines familles ont été amenées à restreindre l’accès à leur cuisine pour leurs enfants. Toutefois, d’autres ont pu adopter une surveillance moins draconienne. S’il n’existe pas de solution miracle, de nombreux parents ont remarqué que l’ennui et la frustration ne faisaient qu’aggraver la situation.

Le syndrome de Prader-Willi est-il fréquent ?

Aucune étude n’existe en France, mais une fréquence d’environ un cas sur 15 à 20.000 naissances a été évoquée dans divers pays (U.S.A, Royaume-Uni). Ceci ferait du syndrome de Prader-Willi l’une des 10 maladies génétiques les plus fréquentes. Selon ces critères, la population estimée en France serait de l’ordre de 2.000 personnes. Le syndrome de Prader-Willi touche des sujets des deux sexes et de toutes les races.

Le syndrome de Prader-Willi est-il héréditaire ?

Bien que le syndrome de Prader-Willi soit associé à diverses anomalies sur le chromosome 15, il n’est généralement pas héréditaire, mais lié à un accident génétique spontané ayant eu lieu lors de la conception ou immédiatement après. Dans un très petit nombre de cas (moins de 2 %) une mutation génétique qui n’affecte pas les parents est transmise à l’enfant. Il est donc important de caractériser précisément le défaut génétique en biologie moléculaire pour guider le conseil génétique donné aux familles.

Les personnes atteintes du syndrome de Prader-Willi peuvent-elles faire du sport ?

Il est particulièrement important que les personnes atteintes aient une activité physique régulière et adaptée. La natation est particulièrement adaptée et plaît en général aux personnes avec le syndrome de Prader-Willi. Le surpoids ou l’obésité peuvent limiter fortement certaines pratiques sportives.

Les personnes atteintes du syndrome de Prader-Willi peuvent-elles mener une vie normale ?

Les personnes atteintes du syndrome de Prader-Willi peuvent faire beaucoup de choses : aller à l’école, prendre part à des activités sociales, occuper un emploi et même quitter le domicile familial. Elles ont cependant toujours besoin d’un accompagnement de proximité plus ou moins important pour y parvenir. L’autonomie dans le domaine du contrôle de l’alimentation n’est pas possible.

L’obésité dans le syndrome de Prader-Willi est-elle à prendre au sérieux ?

OUI. C’est la première cause de complications et de mortalité dans ce syndrome. Il convient donc que les parents, l’entourage et toutes les personnes accompagnant les sujets atteints du syndrome de Prader-Willi soient clairement avertis. Comme dans la population générale, l’obésité peut entraîner une augmentation de la tension, des problèmes respiratoires et cardiaques, un diabète (de type II) et d’autres difficultés.

Pourquoi les personnes atteintes du syndrome de Prader-Willi sont-elles irrésistiblement attirées par la nourriture ?

Le cerveau des personnes atteintes du syndrome de Prader-Willi présente une anomalie au niveau de l’hypothalamus, la zone qui régit de nombreux mécanismes hormonaux, dont la sensation de faim et de satiété. Les personnes atteintes du syndrome ressentent plus tardivement et à moindre degré que les autres la sensation de satiété ; elles éprouvent donc davantage et plus souvent l’envie de manger. Le problème est aggravé par le fait que ces personnes ont besoin de moins de calories pour maintenir leur équilibre métabolique. L’insatiabilité ayant une cause organique, il s’ensuit qu’il est absurde, voire négatif, d’attendre des personnes atteintes du syndrome de Prader-Willi qu’elles contrôlent seules leur alimentation, ou de leur reprocher leur  « gourmandise » . Il s’agit d’un véritable comportement addictif et compulsif pour la nourriture.

Que sait-on des causes génétiques du syndrome de Prader-Willi ?

Ce syndrome est lié à une anomalie sur le chromosome 15.
Dans 70% des cas, on a constaté l’absence d’un petit fragment du chromosome 15 hérité du père (délétion).
Dans 25% des cas, le chromosome 15 d’origine paternelle est absent et il existe deux exemplaires du chromosome 15 d’origine maternelle (disomie). Or, dans le syndrome de Prader-Willi, les gènes concernés ne sont pas exprimés lorsqu’ils sont d’origine maternelle. Seuls les gènes paternels sont actifs.
Dans les autres cas, on observe soit un déplacement des gènes (translocation) soit une altération de la structure du chromosome 15.
Le syndrome de Prader-Willi présente un grand intérêt pour les généticiens du fait des mécanismes qu’il met en œuvre. La compréhension du syndrome de Prader-Willi pourrait aussi contribuer à mettre en lumière les mécanismes de l’obésité.

Quel est le rapport entre le syndrome de Prader-Willi et l’obésité ?

D’une part, le syndrome de Prader-Willi recouvre bien d’autres traits que l’obésité. Les personnes atteintes du syndrome de Prader-Willi présentent une morphologie et des difficultés particulières qui permettent d’établir un diagnostic clinique ; ce diagnostic doit être confirmé par des analyses génétiques spécifiques. D’autre part, les personnes atteintes du syndrome de Prader-Willi ne sont pas toutes obèses, en particulier si elles ont bénéficié d’une prise en charge précoce. Enfin, il existe de nombreuses autres causes à l’obésité.

Quelle est l’espérance de vie des personnes atteintes du syndrome de Prader-Willi ?

Dans le passé, beaucoup mouraient dès l’adolescence ou le début de l’âge adulte de complications liées à une obésité morbide.

On estime actuellement qu’une personne atteinte du syndrome de Prader-Willi peut avoir une espérance de vie normale si son poids est contrôlé.

Quelles sont les capacités intellectuelles des personnes atteintes du syndrome de Prader-Willi ?

Elles sont très variables. La conceptualisation et la pensée abstraite sont des points faibles. En France, non seulement un nombre non négligeable d’enfants atteints du syndrome de Prader-Willi ont mené ou mènent à terme une scolarité primaire mais quelques uns vont jusqu’au baccalauréat, voire au delà.
Ils ont des difficultés d’apprentissage, mais la plupart sont capables d’apprendre dans un environnement stimulant. A l’heure actuelle, les difficultés de mise en place d’une politique d’intégration ne permettent pas à tous de tirer pleinement parti de leur potentiel.

Quels handicaps découlent des manifestations du syndrome ?

Chez le nourrisson, l’hypotonie peut ralentir certaines acquisitions (tenir assis, marcher) que l’enfant rattrapera plus tard. Les difficultés d’apprentissage peuvent retentir sur l’acquisition du langage et l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et/ou du calcul. Après l’âge de 2 ans, les troubles alimentaires et les troubles du comportement sont au premier plan et engendrent des difficultés dans les relations avec les autres et la vie sociale. Pour les personnes obèses, vont s’ajouter des difficultés plus ou moins importantes pour bouger : il pourra être difficile de marcher, monter un escalier ou courir, sauter…

Quels problèmes de comportement rencontre-t-on chez les personnes atteintes du syndrome de Prader-Willi ?

Ces problèmes, qui n’apparaissent pas systématiquement, sont d’acuité variable d’un sujet à l’autre ; chez un même sujet, leur ampleur peut varier au fil du temps. Outre l’attrait exercé par la nourriture, les principaux problèmes sont les suivants : crises de colère, entêtement, manque de souplesse, tendance à argumenter et à agir ou penser de façon répétitive. On peut pallier ces problèmes en structurant l’environnement des sujets ou en ayant recours à des méthodes de relaxation. Dans certains cas, l’utilisation de médicaments sous contrôle d’un spécialiste peut s’avérer utile.

Qu’est-ce que le syndrome de Prader-Willi ?

C’est une maladie génétique rare et complexe du développement se manifestant dès la naissance par une faiblesse musculaire sévère (hypotonie néonatale) qui entraîne des difficultés d’alimentation chez les nouveau-nés.

Par la suite, les personnes avec le syndrome de Prader-Willi ont besoin d’un apport calorique bien moins important que la normale pour ne pas grossir. Elles doivent suivre un régime alimentaire hypocalorique strict accompagné d’activités physiques régulières, sinon, ces enfants et ces adultes développeront une obésité qui pourrait mettre leur vie en danger.

On remarque un développement pubertaire tardif ou incomplet, des difficultés d’apprentissage très variables, mais qui nécessitent un soutien si l’on veut que l’intégration scolaire réussisse, des problèmes de comportement variables eux aussi, un seuil élevé de résistance à la douleur, de fréquents troubles du sommeil et une petite taille à l’âge adulte (en l’absence de traitement d’hormone de croissance). Le trait le plus frappant demeure cependant la recherche constante de nourriture liée à un manque de sensation de satiété et à une conduite addictive vis à vis de la nourriture.

La prise en charge du syndrome doit être multidisciplinaire, précoce, adaptée à l’individu et familiale. Les personnes atteintes de cette maladie ont une conscience aiguë du regard des autres ; elles sont hypersensibles et ont du mal à contrôler leurs émotions. Les frustrations liées à leur maladie sont en partie responsables des troubles du comportement.

Un diagnostic précoce est-il important ?

Un diagnostic précoce est essentiel, car une prise en charge précoce peut influencer l’évolution de la maladie. La prise en charge est, dans l’idéal, multidisciplinaire, adaptée à l’individu et familiale : régime alimentaire pour éviter l’obésité, kinésie et psychomotricité pour combattre l’hypotonie, orthophonie pour préparer le langage… Le traitement par hormone de croissance permet d’améliorer le retard statural et diminue la masse grasse, mais n’évite pas un régime alimentaire strict tout au long de la vie.
Un diagnostic précoce permet aux parents d’être informés des difficultés et des retards d’acquisition que rencontrera leur enfant et d’envisager à l’avance les services ou les aides qui seront utiles. Enfin, il permet aux familles de s’informer et d’entrer en contact avec des professionnels et d’autres familles confrontées au syndrome de Prader-Willi. Le diagnostic et la prise en charge précoces ainsi que l'utilisation d'hormone de croissance ont transformé la qualité de vie de ces enfants, mais ne semblent pas avoir d’effet sur les troubles du comportement.

Retour haut de page

Découvrez l'association


Visitez le site
Prader Willi France

Glossaire

Définitions et informations
sur les noms les plus communs....

Visitez le glossaire